Au début des années 90, Toyota avait une image sportive affirmée. La Celica GT-4 en était le fer de lance et le constructeur japonais dominait le championnat du monde des rallyes, avec trois titres mondiaux remportés en 92, 93 et 94. Vingt-cinq ans plus tard il ne reste plus grand-chose de cette image sportive, Toyota s’étant concentrée sur l’hybride. Et pourtant, depuis quelques années, Toyota est le constructeur généraliste le plus impliqué en compétition : titre pilotes en championnat du monde des rallyes avec Ott Tänak, deux victoires aux 24 Heures du Mans, triomphe au dernier Dakar… L’impulsion a été donnée par le « nouveau » président de la Toyota Motor Corporartion, Akio Toyoda, qui souhaite redorer le blason sportif de sa marque. Le coupé Supra était la première pierre. Avec cette Yaris GR-4, on va un cran plus loin…
De la course à la route
La voiture est la base de celle qui disputera le championnat WRC en 2021. Or pour obtenir l’homologation pour le mondial des rallyes, il faut produire 25.000 unités de la voiture engagée. Tant qu’à faire, Toyota a décidé de travailler d’abord sur une version compétition, avant d’en décliner un modèle pour le grand public. Comme l’avaient fait à l’époque Lancia avec la Delta, et Mitsubishi avec la Lancer Evo. La voiture que nous avons découverte n’entrera en production qu’au mois d’août, raison pour laquelle elle était camouflée tant dedans que dehors. Mais il n’y a plus que des détails à peaufiner, même si les ingénieurs ont souhaité garder quelques données encore secrètes pour l’instant. Première constatation : la Yaris GR-4 est une trois portes, et les voies arrière sont plus larges que les voies avant, de quoi optimiser la stabilité et la motricité. Les concepteurs ont aussi chassé le poids. Le toit est en carbone, les flancs et le capot en aluminium. La Yaris GR-4 pèse ainsi 1.250 kg. Le moteur est tout nouveau aussi, un 1.600cc, 3 cylindres, turbo. C’est le plus léger et le plus compact du marché, explique Naohiko Saito, ingénieur en chef de cette GR-4, qui confie également que le moteur développe “au-moins 250 chevaux et 350 Nm de couple”. On n’en saura pas plus, si ce n’est que la voiture est une quatre roues motrices, et qu’elle dispose de trois modes de conduite : Normal qui privilégie la traction (60% du couple sur les roues avant), Sport qui la transforme en propulsion (70% de puissance sur l’arrière), et enfin Track, avec une répartition avant-arrière de 50/50.
Efficacité diabolique
C’est au Portugal que nous avons essayé cette Yaris survitaminée, lors d’un essai routier suivi de quelques tours sur le circuit d’Estoril. Le trajet sur route nous permet d’abord d’évaluer la voiture telle qu’elle sera au quotidien. L’équipement est complet, avec notamment le GPS, les commandes vocales, l’aide au freinage d’urgence et même la lecture des panneaux routiers. La Yaris GR-4 est par ailleurs très vive, particulièrement bien équilibrée et même confortable. Un régal à conduire, mais la consommation grimpe vite : 9,6l/100km quand on arrive au circuit. Là, il nous est permis de pousser la petite sportive dans ses derniers retranchements. Nous commençons en mode Track, 50% de couple sur l’avant, 50% sur l’arrière. Les accélérations ne sont pas violentes mais les passages en courbes sont très rapides. La voiture dérive gentiment des quatre roues, son comportement est très sain et, mieux encore, elle se montre plutôt tolérante et facile à contrôler. En mode Sport, effectivement typé propulsion, la Yaris devient plus délicate et, logiquement, le survirage s’accentue. Mais elle garde une belle homogénéité avec un caractère très joueur et finalement rassurant, contrairement à la conso qui a quelque chose d’effrayant : dans ces conditions extrêmes, ça monte à… 18,3l/100km !
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Conclusion
Tant pour la course que pour une version grand public, Toyota tient ici une base solide, dotée de belles performances et d’un comportement impressionnant. Avec la Yaris GR-4, Toyota rappelle au monde qu’elle sait faire des voitures sportives !
La Toyota Yaris GR-4 en quelques chiffres
Moteur : 3 cyl., essence, turbo, 1.600cc ; 250ch ; 350 Nm.
Transmission : aux 4 roues.
Boîte : manuelle 6 rapports.
Poids à vide (kg) : 1.250
Réservoir (l) : 50.
Prix : +/- 35.000€ TVAC
Puissance : 250 ch
V-max : 250 km/h
Conso. moyenne essai : 9,6 l/100km
- Performances
- Comportement ultra-sain
- Stabilité et tenue de route
- Confort
- Places arrière limitées aux enfants
- Consommation
- Visibilité trois-quarts arrière
- Endurance des freins en conditions extrêmes
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