ESSAI VW Corrado VR6 : Les moyens de ses ambitions...

On ne le dira jamais assez, nos lecteurs sont vraiment géniaux ! Quelle fut notre plaisir de recevoir un e-mail d’Alexandre, fidèle de notre site web depuis des années, dans lequel ce passionné de Volkswagen anciennes nous proposait de faire l’essai de sa Corrado ! Et pas n’importe laquelle puisque notre homme possède une rare version VR6, en état neuf, avec seulement 95.000 km au compteur. Il aurait fallu être fou pour refuser une occasion pareille !

Rendez-vous est donné quelques jours plus tard dans la campagne verdoyante du Brabant wallon. Revoir une Corrado qui se fait de plus en plus rare de nos jours dans les rues, c’est un peu comme avoir un rencard la plus belle fille de rhéto, 25 ans après les études ! Les souvenirs sont là, forts, mais la peur d’être déçu par les affres du temps sur sa superbe est omniprésente…

D’origine !

Heureusement, il n’est en rien ! Il faut dire que la voiture d’Alexandre est plus que parfaite. Non seulement son état est exceptionnel, mais en plus sa combinaison de teintes (extérieur noir métallisé/intérieur en cuir noir) sublime la bête.

Le gros problème de la Corrado, c’est son image. Voiture élégante et s’adressant à un public plutôt aisé à l’époque, elle a très vite basculé dans le monde du tuning et de l’automobile bon marché. Maltraités, de nombreux exemplaires ont été usés jusqu’à la corde, martyrisés par des accessoires qui n’ont fait qu’outrager sa ligne qui n’avait pourtant vraiment pas besoin d’artifices. Du coup, bien que bénéficiant d’une qualité de fabrication au-dessus de la moyenne, le modèle s’est raréfié au fil des années, faisant de lui un collector, pour les plus beaux numéros du moins.

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Sortie d’usine en 1993, la Corrado de notre lecteur a été immatriculée un an plus tard après avoir servi de véhicule de démonstration à la concession D’Ieteren Mail. Son premier propriétaire, un comte installé dans le Brabant wallon, va prendre soin de sa voiture jusqu’en 2009, année durant laquelle Alexandre s’en porte acquéreur. Amateur éclairé du modèle, ce dernier en possède alors déjà un, qui sera malheureusement détruit plus tard dans d’un accident ! Dorlotée depuis et couchant dans un garage sec et chauffé, la VR6 que vous avez sous les yeux vient seulement d’être immatriculée depuis son achat, à l’occasion de ses 25 ans. Une prise en main s’imposait dès lors !

Uniquement produite durant la seconde phase de la Corrado, reconnaissable entre autres à ses ailes plus larges, son capot bombé et le tableau de bord inspiré de celui de la Golf 3, la VR6 était le haut de gamme de ce coupé fabriqué chez Karmann, à Osnabrück. Introduit pour la première fois sur la Golf 3, ce V6 possédant un angle très fermé de 15 degrés a été réalésé à 2,9 litres pour une puissance de 190 chevaux.

Compacte et pleine de couple, cette mécanique au rendement moyen remplaçait la version G60 à compresseur qui avait opéré depuis le lancement du modèle. Très différent, le VR6 faisait quant à lui preuve de douceur et de couple, et ne nécessitait pas forcément de monter dans les tours pour en tirer la quintessence. D’emblée, ce qui frappe, c’est la musicalité de ce bloc, quel que soit le régime auquel il tourne. Bénéficiant d’une grande allonge, la Corrado VR6 n’est pas un boulet de canon. Les accélérations sont linéaires, faisant plus d’elle une grande autoroutière qu’un bolide pour attaquer les petites routes de campagne. Souple et docile, la Volkswagen est ici transformée en GT avec laquelle on a envie de tailler la route sur de longues distances. Confortable, elle joue dans cette version VR6 dans une autre cour que ses petites sœurs de gamme. Pour une voiture de 25 ans, son freinage est plutôt convaincant, aidé par l’ABS qui était déjà proposé de série. Seuls quelques chevaux de plus lui auraient suffi à se mesurer à plus prestigieuses qu’elle. Malheureusement, Volkswagen n’est pas allé plus loin dans sa démarche et l’aventure s’est arrêtée en 1995.