ESSAI VW T-Cross : Mystique

Non, rassurez-vous, nous n’avons pas décidé de donner dans la spiritualité, ou alors seulement celle de l’humour. Ce titre fait référence à un personnage que les amateurs de Comics ont peut-être déjà identifié.

7 / 10
Publié le 3 avril 2019
Temps de lecture : 7 min

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Mystique est le personnage interprété par la sublime Jennifer Lawrence dans la saga X-Men, et son superpouvoir est de prendre l’apparence de n’importe qui, tout en conservant évidemment ses propres forces. Le T-Cross, c’est un peu ça, mais je sens bien qu’il vous faut plus d’explications…

Domination française

Le VW T-Cross arrive dans un segment très largement dominé par les marques françaises. Sur le marché européen, le trio de tête est composé du Renault Captur, du Dacia Duster (qui est quand-même un peu français, vous en conviendrez) et du Peugeot 2008. Selon ce même classement européen, le VW T-Roc occupe la quatrième place, peut-être handicapé par des dimensions un peu supérieures aux autres, et par une ligne façon coupé attirant un public moins large. Mais voici le T-Roc, qui a utilisé son superpouvoir pour imiter quelques atouts des deux premiers de classe, et peut-être les terrasser. Voyons dans le détail.

Mystique Duster

Vous imaginez bien que ce que le VW reprend du Duster, ce ne sont pas ses tarifs, faut pas rêver. C’est plutôt du côté du look que ça se passe. Alors que les voitures “classiques” du constructeur allemand restent toujours plutôt… classiques, ses SUV affichent une personnalité plus marquée, disons même une attitude. C’est encore le cas du T-Roc et en cela, il affronte directement le très expressif Duster qui, avec la Jeep Renegade, est le moins “gentillet” des SUV urbains. Epaules carrées, face avant au caractère certain, face arrière musclée et tendance, grâce notamment à cette barre de réflecteurs noire qui joint deux blocs optiques très bien dessinés : le T-Cross n’a rien d’anonyme et à notre humble avis, si on est sensible au design du Franco-Roumain, on le sera forcément à celui du Teuton.

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Mystique Captur

Pour ce qui est du Renault Captur, c’est le goût des couleurs et de la personnalisation qu’adopte le VW. Le catalogue de teintes du T-Cross est varié, on y trouve des choses assez funky et originales, on peut opter pour un rappel de la teinte carrosserie sur les jantes, on peut contraster avec un toit noir et des rails de toit en argent chromé, bref, il y a du choix. Reste à faire le bon, car nous avons remarqué lors de la présentation que certaines de ces teintes, on pense à une sorte de cuivre pâle ou au turquoise, estompent considérablement le caractère du design. Pour rester dans les même références, un peu comme si Wolverine se faisait un brushing et une teinture blonde façon surfeur : ça n’aurait plus la même gueule. Tout ça pour dire qu’avec le T-Cross, mieux vaut à notre avis s’en tenir aux couleurs basiques : blanc éclatant, rouge qui pète, orange flashy, ce genre de choses. Et de grâce : pas gris métal !

A l’intérieur aussi, Mystique est toujours Captur. Certaines finitions permettent d’opter pour une planche de bord décorée de motifs et de la teinte carrosserie, ce qui donne un peu plus de personnalité à un habitacle somme toute assez classique. Mais comme nous le disions plus haut, quand Mystique prend une apparence différente, elle n’en perd pas pour autant les qualités spéciales qui font d’elle ce qu’elle est.

Mystique VW

Et ça commence par ses aspects pratiques. Sur une longueur de 4,20 m, le T-Cross offre une habitabilité plus que satisfaisante pour quatre adultes. A la tête et surtout aux genoux, les places arrière sont plus généreuses que le laissent penser les proportions du véhicule, la seule chose s’opposant à l’installation de trois solides gaillards sur la banquette est finalement la largeur. Cette banquette peut coulisser sur 14 cm, ce qui permet de faire varier le coffre d’un volume déjà honorable de 385 litres, à 455 litres sous tablette.

Le volume maximal est de 1.281 litres, et VW propose en option un siège passager avant rabattable, histoire d’embarquer des objets de quelque 2,5 m de long. Hélas, c’est dans le coffre qu’on trouve une des petites (et rares) lacunes du T-Cross. Quand la banquette est avancée, aucun dispositif, ni volet rabattable, ni pièce de tissus simplement “scratchée”, ne vient prolonger le plancher de chargement. Un détail insignifiant ? On en reparle quand vous aurez besoin de bras extensibles de superhéros, pour récupérer sous la banquette les objets qui y auront glissé.

Le contenu technologique du T-Cross est aussi très VW. Le tableau de bord digital Virtual Cockpit est disponible, ainsi que le système multimédia haut de gamme qu’on trouve dans le Tiguan par exemple, et la liste des aides à la conduite est plutôt plus étoffée qu’ailleurs. Ce qui est moins VW – du moins selon l’image qu’on se fait du constructeur – c’est que presque toutes ces aides à la conduite sont fournies en série dès le second niveau de finition, qui sera le plus vendu.

Mystique pas Peugeot

VW ne propose au lancement que le moteur 3 cylindre essence turbo 1.0 TSI, dans ses versions 95 ch (uniquement avec boîte manuelle 5) et 115 ch (manuelle 6 ou DSG 7). Notez que VW fait l’économie d’une version 4×4, pratiquement inutile. Un TDI ? Oui, il y en aura un, dans quelques semaines, ce qui veut dire deux ou trois mois, mais l’air du temps étant ce qu’elle est, ce n’est plus la priorité de VW. Un 1.5 TSI est aussi au programme mais là, on ne sait même pas quand.

Sur la route, nous avons trouvé que le 95 ch s’acquittait très bien des 1.200 kg du T-Cross, et ce moteur d’entrée de gamme donnera entière satisfaction à la grande majorité des conducteurs et conductrices. Belle souplesse, belles reprises, peu gourmand, ce moteur auquel on peut juste reprocher d’être un peu trop sonore dans l’effort est plus que suffisant pour un usage quotidien en ville et autour. Mais bon, vous vous doutez que nous avons préféré le 115 ch, dont les reprises sont évidemment plus généreuses encore, et qui surtout ne s’essouffle pas à mi-compte-tours, comme c’est le cas du 95. Et soulignons que la boîte DSG est particulièrement bien mariée à ce moteur, ce qui n’est pas toujours le cas.

Cela étant, ce brillant petit moulin ne suffit pas à faire du T-Cross une éclate totale. Car côté comportement, Mystique n’a pas muté en Peugeot. On le dit sans amertume, car on sait que le dynamisme n’est pas une caractéristique majeure des VW de « monsieur tout-le-monde », et chacun son job. Bref, la Mystique allemande est fidèle à ses caractéristiques, avec un comportement neutre, rassurant, teinté d’un confort ferme typique.

Conclusion

En se glissant dans la peau de ses rivaux pour mieux les combattre, le VW T-Cross se donne toute les chances de remettre en question la suprématie française dans le segment. Carton assuré au box-office.

Le VW T-Cross 1.0 TSI 115 en quelques chiffres

Moteur : 3 cyl. turbo, essence, 999cc ; 115ch à 6.000tr/min ; 200Nm de 2.000 à 3.500tr/min.

Transmission : aux roues avant

Boîte : manuelle 6 rapports

L/l/h (mm) : 4.235/1.977/1.584

Poids à vide (kg) : 1.250

Volume du coffre (l) : 385 – 1.281

Réservoir (l) : 40

0 à 100 km/h (sec.) : 10,2

Prix : 20.730 € TVAC

V-max : 193 km/h

Conso mixte : 4,9 l/100 km

CO2 : 112 g/km

Autres motorisations

1.0 TSI 95 : 95ch ; 4,9 l/100 km ; 180 km/h ; 19.775 € TVAC

1.0 TSI 115 DSG7 : 115ch ; 4,9 l/100 km ; 193 km/h ; 22.125 € TVAC

Qualités
  • Design expressif
  • Habitabilité, coffre
  • Moteurs pétillants et économes
Défauts
  • Lacunes pratiques (coffre)
  • Comportement trop neutre pour certains

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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