ESSAI VW T-Roc Cabrio : Réussir où l’Evoque a échoué

SUV Cabrio, saison 2. VW se lance aujourd’hui dans une niche que Land Rover créa il y a quatre ans… avant de l’abandonner faute de succès. Témérité ou conviction de tenir une meilleure recette ?

7 / 10
Publié le 4 juin 2020
Temps de lecture : 6 min

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Quand Land Rover a présenté le premier concept de l’Evoque Cabrio en 2012, le monde était tout feu tout flamme. Le véhicule était une vraie réussite esthétique et concentrait tout ce qu’il y avait de plus tendance. Quand le produit fini est arrivé en 2016, le constructeur semblait avoir parfaitement concrétisé le projet car en plus d’être beau, l’Evoque Cabrio était techniquement abouti. Il affichait par exemple une rigidité incroyable au profit du dynamisme, de l’agrément de conduite et même, bien sûr, des capacités off-road.

Feu de paille

Je me souviens aussi de mon essai durant une semaine de canicule. Cette jolie machine produisait un effet monstre sur les passants et les autres conducteurs. On lisait le désir dans tous les regards et pour moi, il était clair que l’idée du SUV cabrio allait être un carton. VW devait le penser aussi puisque, peu après le lancement du Range, le constructeur présentait le concept T-Cross Breeze, qui allait devenir ce que vous voyez dans ces pages. Et pourtant…

Non que le Range fut un flop, mais le succès a été insuffisant pour justifier de développer une version cabrio du nouvel Evoque. La question est donc : comment espère-t-on faire mieux chez VW ? J’ai mon idée sur le sujet, mais je la garde pour moi encore quelques instants…

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Même succès

Une fois encore, je suis verni : j’essaie le T-Roc Cabrio durant la période la plus ensoleillée du printemps. Et bien que le véhicule ne manque pas d’allure même quand sa capote souple est en place, le moindre de mes déplacements se fera les cheveux au vent. Et comme il y a quatre ans, je ne vois autour de moi que des regards intéressés. Masque sur le nez, les badauds s’approchent – à 1,50 mètre – pour me dire que c’est une belle voiture, demander ce que c’est, etc. Une star, ce T-Roc Cabrio !

Une différence quand-même avec l’Evoque : alors que la plupart des badauds admiraient ce dernier de loin, le classant instantanément et inconsciemment dans la catégorie du joli rêve, le badge VW du T-Roc le rend forcément plus accessible. On voit les gens activer leur calculette mentale tout en l’admirant, et se dire « Mmh, je pourrais peut-être bien m’en payer un ! », sans même savoir combien il coûte exactement. En fait, si Land Rover a inventé le SUV cabrio, VW a réinventé… la Golf Cabrio.

Car aviez-vous remarqué que celle-ci avait disparu du catalogue en 2016 ? Non, car plus personne ne remarquait une Golf Cabrio dans la rue. D’ailleurs il ne s’en vendait plus guère, puisque le monde n’a aujourd’hui plus d’yeux que pour le SUV.

Tout comme il existait une version cabrio de la compacte la plus populaire, n’est-il pas finalement judicieux de proposer un cabrio d’un SUV compact, catégorie désormais la plus populaire ?

Voilà pourquoi le T-Roc Cabrio a des chances de réussir où l’Evoque a trébuché. Ce dernier démarrait à quelque 50.000€ mais, s’adressant à une clientèle premium qui refuse le « cheap », une version de base était pour ainsi dire inacceptable, et le budget options faisait exploser la facture. Manifestement trop, même pour une clientèle huppée. Le T-Roc s’adresse à la classe moyenne qui achetait une Golf Cabrio. Le plaisir de rouler dans une bonne compacte décapotable est suffisant, quitte à faire l’impasse sur le cuir ou les jantes 20”. Un modèle de base à 31.000€, allez, avec deux ou trois options, et c’est plié !

Sans prétentions

A ce prix-là, on sait précisément ce qu’on achète, car le T-Roc Cabrio n’a d’autre prétention que d’être une voiture du quotidien, avec le soleil en bonus. Aucune extravagance particulière dans le look, ni dans l’habitacle. Le niveau technologique ? Le même que dans un T-Roc classique, allant du pas mal au très avancé.

L’habitabilité est suffisante pour quatre adultes, puisque la capote est très compacte une fois repliée, et qu’il n’a donc pas fallu avancer la banquette et sacrifier l’espace aux jambes à l’arrière. Ce qui est sacrifié par contre, c’est le coffre : on a 284 litres, ce qui est moins que dans une Polo, et l’ouverture n’est évidemment pas pratique. Mais ça ne sera une surprise pour personne, s’agissant d’un cabrio.

Sur la route, oui, on sent que la découpe de la voiture a un effet sur la rigidité. Le châssis n’est pas exempt de “cisaillement” sur les irrégularités du sol mais en fait, on s’en fiche. Car la perte de rigidité n’est un problème que pour deux choses : le comportement routier (surtout en conduite sportive) et l’inconfort généré par les vibrations. Pour ce qui est du comportement, le T-Roc invite plutôt à la promenade, voire à la promenade à « bon rythme », mais clairement pas à la conduite engagée.

D’ailleurs, les performances du plus gros moteur disponible actuellement, le 1.5 TSI 150ch, vous tireront tout juste un « suffisant ». Bref, on conduit à la cool, et on ne soufre nullement du manque de rigidité.

Quant au confort, il est largement préservé, car le cisaillement du châssis est finalement assez bien maîtrisé. Le T-Roc Cabrio est donc à peu près aussi confortable que n’importe quelle compacte VW, si ce n’est sur le plan de l’isolation acoustique, et encore. Là non plus, pas de surprise, pas de déception.

Dernière remarque : les flux d’air lorsqu’on roule décapoté sont eux aussi très bien maîtrisés. Si on n’utilise pas les places arrière, on met le pare-vent en place et on peut rouler sur autoroute sans être dérangé par les remous, ni par le bruit.

Conclusion

Voiture plaisir abordable et ne demandant que peu de concessions. C’est la recette de la Golf Cabrio, appliquée à un segment porteur. Alors, le SUV cabrio : marchera ou marchera pas ?

Le T-Roc Cabrio 1.5 TSI en quelques chiffres

Moteur : 4 cyl. essence, turbo 1.498cc ; 150ch de 5.000 à 6.000 tr/min ; 250Nm de 1.500 à 3.500 tr/min.

Transmission : aux roues avant.

Boîte : manuelle 6 rapports.

L/l/h (mm) : 4.268/1.811/1.522

Poids à vide (kg) : 1.540

Volume du coffre (l) : 285

Réservoir (l) : 50

0 à 100 km/h (sec.) : 9,6

Prix : 35.530 € TVAC

Puissance : 150 ch

V-max : 205 km/h

Conso mixte : 6,4 l/100 km

CO2 : 146 g/km

Autre motorisation :

1.0 TSI : 115ch ; 6,3l/100 km ; 187km/h ; 31.000€ TVAC

Qualités
  • Attire les regards
  • Habitable pour 4 adultes
  • Sans prétentions
  • Tarifs attractifs
Défauts
  • Coffre (volume et accès)
  • Rigidité perfectible
  • Commande de décapotage mal placée

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Par Stéphane Lémeret Éditeur

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