Manifestement, tout le monde possède un avis sur la voiture électrique. Et c’est aussi le cas des assureurs. Et cette fois, c’est la fédération allemande GDV (Gesamtverband der Versicherer) qui monte au créneau. L’organisme a examiné de près ses bases de données et elle constate que les voitures électriques sont jusqu’à 20% plus cher à réparer que les automobiles « classiques » à moteur thermique. L’étude a pris en exemple 38 paires de modèles, l’un électrique et don pendant thermique. Ça a notamment été le cas par exemple avec une Volkswagen Golf et une ID.3 ou encore avec une Dacia Sandero et une Spring. En général, mais pas toujours, le coût de réparation s’est avéré beaucoup plus élevé pour les voitures à accumulateurs que pour celles équipées d’un moteur à combustion.
Cela s’explique par le fait que lorsque la batterie est touchée suit à un accident, celle-ci est souvent d’office remplacée, ce qui entraîne forcément des coûts nettement plus importants pour l’assureur. Et certains cas sont encore plus surprenants : de peur qu’un incendie se déclare à la suite d’un accident où la batterie est touchée, les véhicules sont parfois immergés dans un container d’eau, ce qui, forcément, les destine automatiquement à être envoyés à la casse. L’opération peut en outre prendre plusieurs jours, car, comme on le sait, un incendie de batterie reste très difficile à éteindre. Cela dit, il existe malgré tout des solutions à ce problème, notamment avec des lances d’incendie spécifiques qui peuvent être directement insérées dans les packs. De la sorte, il n’est plus nécessaire d’immerger la voiture et le véhicule peut donc être récupéré, moyennant un changement de batterie. Il ne faudrait toutefois pas croire que les voitures électriques brûlent plus que les autres, comme l’a constaté l’an dernier la fédération GDV en analysant ses données. Et les pompiers allemands sont eux aussi arrivés à la même conclusion.
Une conception plus intelligente
Les assureurs allemands demandent dès lors à l’industrie automobile de mieux travailler à la réparabilité de leurs produits dès la phase de conception. Ainsi, plutôt que de changer la batterie, il serait bienvenu de pouvoir démonter proprement le pack et de pouvoir facilement remplacer des modules ou le caisson qui aurait pu être endommagé. Aujourd’hui, ce sont des aspects qui ne sont malheureusement pas pris en compte par les industriels. Certains cas sont même des caricatures avec des batteries ou des parties de batterie qui ne peuvent même pas être dévissées, tout simplement parce qu’elles sont collées soit entre elles, soit directement au caisson.
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Alors qu’il y a peu de temps, les assureurs donnaient des prix préférentiels pour les automobilistes qui choisissaient des voitures électriques, ceux-ci examinent désormais soigneusement chaque modèle pour évaluer leur degré de réparabilité. Et chacun se voit attribuer une note. En particulier, les experts focalisent leur attention sur l’accès à certaines vis, mais aussi aux points de fixation des pièces souvent abîmées dans un accident, comme les pare-chocs ou les rétroviseurs. Les choses commencent doucement à bouger, car certains constructeurs tiennent compte de cette nouvelle manière de procéder afin que le consommateur puisse aussi y trouver un avantage. Autrement dit : c’est de plus en plus un argument de vente. Parmi les autres choses évaluées par les assureurs, il faut également citer les aides à la conduite qui contribuent parfois à réduire les risques d’accident. Lorsqu’elles sont présentes, cela réduit aussi le prix de la police d’assurance.
Mais ce n’est pas tout. Les assureurs plaident aussi de meilleures formations des garages, des services de dépannage, mais aussi des pompiers afin que ceux-ci puissent s’occuper mieux des voitures électriques endommagées et donc éviter les erreurs et les frais inutiles. Pour les experts des compagnies d’assurance, les données de diagnostic devraient aussi être plus facilement accessibles, et cela afin de mieux évaluer les dégâts d’une batterie et donc le coût de sa réparation.
Des polices d’assurance plus chères
Avec leur prix plus élevé, les voitures électriques sont aujourd’hui déjà soumises à des primes d’assurance plus élevées que les modèles thermiques, et plus encore lorsque l’automobiliste opte pour une police de type omnium (tous risques). Mais ça ne tient pas qu’au prix ou au degré de réparabilité inférieur. En effet, les assureurs se fondent aussi sur la puissance souvent plus importante des voitures électriques ainsi que l’inexpérience des conducteurs à maîtriser correctement cette cavalerie. Par ailleurs, le poids élevé des voitures électriques joue aussi un rôle dans les risques de dommages et de blessures vis-à-vis des autres usagers de la route.
L’association belge des assureurs (Assuralia) avait déjà abordé cette matière et prévenu que les primes d’assurance pour les voitures électriques pourraient doubler d’ici à la fin de la décennie, précisément en raison des coûts de réparation plus élevés, mais aussi parce que les voitures à batterie sont plus souvent impliquées dans des accidents. Cela dit, il ne faut pas croire pour autant que les modèles thermiques seront épargnés : les assureurs ont également fait savoir que les primes pour ces véhicules augmenteraient aussi à cause de l’inflation généralisée des prix depuis 2022.
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