ESSAI Ford Ecosport : Je vous ai compris !

Importé d’Inde depuis son lancement un peu à tâtons en 2014, le Ford Ecosport a essuyé de nombreuses critiques de la part des exigeants conducteurs européens que nous sommes. Le petit SUV les a bien entendues, et les a (presque) toutes corrigées !

Publié le 13 mai 2018
Temps de lecture : 5 min

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Tout constructeur le sait : le client européen est bien plus tatillon que son homologue asiatique. L’Ecosport en a fait les frais quand Ford s’est dit qu’il pouvait nous vendre un SUV indien à peine retouché. Une erreur à laquelle la marque a bien tenté de remédier une première fois dès 2016, mais le mal était fait. Le restylage dont vient de profiter l’Ecosport offrait l’opportunité d’enfin changer les choses en profondeur… et que cela se sache. Une chance que la marque n’a pas loupée !

Made in Europe

Un élément suffit à prendre la mesure de l’importance des changements apportés à l’Ecosport : les versions européennes ne sont désormais plus fabriquées en Inde, mais bien en Europe, dans l’usine roumaine de Ford. La marque s’assure ainsi un niveau de qualité nettement supérieur que ce qui se faisait jusqu’alors et annonce utiliser quelque 2.300 nouvelles pièces ! Et cela se perçoit immédiatement dans l’habitacle. Fini l’abondance de plastiques durs : l’Ecosport 2018 s’offre le luxe de plastiques épais là où se posent les mains, leurs accostages sont désormais au niveau des autres produits de la gamme et les commandes renvoient une vraie sensation de qualité.

Comme une Fiesta

Ford ne s’est pas contenté d’améliorer la ressenti de son intérieur : l’habitacle tout entier a été redessiné. Il adopte désormais les mimiques apparues sur la dernière Fiesta, dont la caractéristique la plus visible est l’écran central flottant de 8 pouces au centre du meuble de bord. Celui-ci pilote le système d’infodivertissement connecté SYNC3, qui peut être associé à une installation hi-fi signée B&O Play. L’équipement s’enrichit également du pare-brise chauffant/dégivrant et de l’avertisseur d’angle mort. L’habitabilité est plutôt correcte, et ne progresse guère. La seule différence notable étant l’arrivée d’un plancher de coffre repositionnable, permettant de profiter d’une surface plate en repliant les sièges arrière.

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ST Line

Vous aurez bien sûr remarqué le nouveau visage de cet Ecosport, qui reprend à son compte l’immense calandre trapézoïdale encadrée de feux antibrouillard plus expressifs. Comme nombre de ses concurrents, le SUV élargit son offre de personnalisation en proposant désormais une peinture bicolore. Les montants, toit et rétroviseurs peuvent adopter une teinte contrastante à choisir parmi quatre couleurs, offrant le choix entre 17 combinaisons extérieures. Une finition ST-Line fait également son apparition, se distinguant comme à l’accoutumée par sa présentation voulue plus sportive à coups de pare-chocs plus enveloppants, de bas de caisse élargis et de grandes jantes, jusqu’à 18 pouces dans le cas présent. Par contre, pas de miracle à l’arrière : la portière de coffre s’ouvre toujours latéralement, ce qui peut s’avérer pénalisant une fois garé.

Diesel et 4×4 au programme

Sous le capot, un nouveau bloc diesel de 125 chevaux doté d’une transmission intégrale viendra gonfler cet été les rangs composés du 1.5 TDCi 100 ch et de l’offre essence désormais articulée intégralement autour du 1.0 Ecoboost en 100, 125 ou 140 chevaux. Ceux-là s’en tiennent aux seules roues avant motrices. C’est avec le plus puissant d’entre eux que nous prenons la route.

Il ne faut guère longtemps pour percevoir les progrès effectués en matière d’insonorisation, qui filtre parfaitement les vocalises du petit trois cylindres, naturellement discret il est vrai. Bien secondé par une boîte manuelle à six rapports au guidage ferme, il affiche la bonne santé qu’on lui connait sous les capots des autres modèles, avec des montées en régime linéaires et des reprises efficaces dès les très bas régimes. Un caractère que l’on retrouve également sur sa variante 125 ch, à notre avis le choix le plus harmonieux pour l’Ecosport. Car contrairement à ce que «vend» son nom, le SUV ne nourrit aucune ambition sportive, les suspensions souples et la garde au sol conséquente ne jouant pas en sa faveur.

Le petit SUV jouit toutefois d’un comportement parfaitement sain, et se révèle agréable à manier grâce à une direction bien calibrée. Une boîte automatique (traditionnelle, pas robotisée) est également proposée en combinaison avec cette motorisation, mais elle s’avère moins réactive que certaines solutions électroniques de la concurrence.

Conclusion

L’Ecosport a bien assimilé les attentes des clients européens, et y répond avec brio pour espérer tirer son épingle du jeu dans un segment très disputé.

+

Style virilisé et dynamisé
Confort et comportement
Agrément moteur/boîte manuelle
Habitacle qualitatif

Coffre à ouverture latérale
4×4 uniquement sur diesel
Boîte auto «à l’ancienne»


Ford Ecosport : Prix neufs, équipements de série, données techniques

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Par Nicolas Morlet Journaliste freelance

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