Item: Mustang
Rating: 8
Author: Nicolas Morlet

Si le choix de cette appellation peut paraitre étrange pour un véhicule qui n’a rien à voir avec la vraie Mustang dans sa philosophie ou son architecture (Mach-E tout seul n’aurait-il pas suffit ?), le SUV électrique tente de s’approprier les codes esthétiques du modèle emblématique, avec un certain brio il faut bien le reconnaitre. Les feux avant effilés confèrent un regard perçant, la pseudo-calandre, qui n’est ici qu’un élément de plastique lisse dans le bouclier avant, met le célèbre Mustang bien en évidence, et la triple griffe verticale lumineuse à l’arrière assure le rapprochement visuel. Reconnaissons également à ce Mach-E un profil résolument dynamique et une allure globale plutôt musclée. L’empattement de 3 mètres permet aussi de libérer beaucoup de place à bord. De même, le coffre affiche une contenance de 402 litres, et un « frunk » (« front-trunk », coffre avant) de 81 litres segmentable et lavable à l’eau prend place sous le capot.

Comme Tesla

A bord, l’écran central placé verticalement n’est pas sans rappeler la Tesla Model X. D’une diagonale de 15,5 pouces, il est la clé de voute de l’habitacle du Mache-e, puisque c’est par lui que passent la grande majorité des fonctions du véhicules. Conçu tel un smartphone, avec des menus simples et ergonomiques et une présentation personnalisable selon les éléments que l’on souhaite afficher, cet écran et le système qu’il pilote sont plutôt agréable et facile à utiliser. Les ingénieurs ont également eu l’intelligence de conserver les commandes de climatisation qui restent apparentes au bas de l’écran en toutes circonstances, permettant de régler la température, d’activer les sièges et le volant chauffant ou encore le dégivrage d’un seul clic, sans passer par un menu particulier. Et ils ont même conservé quelques commandes bien physiques, comme la molette de réglage du volume intégrée directement sur l’écran, ou les boutons physiques sur la jante du volant pour l’ordinateur de bord ou les raccourcis multimédia. A cet écran s’ajoute un second bien plus modeste face au conducteur qui regroupe les informations nécessaires telles que la vitesse, les indications de navigation ou encore l’autonomie restante.

Electrique mais pas ennuyeuse

Au volant, il ne faut pas longtemps pour reconnaitre la patte des ingénieurs Ford dans les sensations procurées par ce Mach-E. Les concepteurs nous ont dit avoir voulu faire de ce Mustang Mach-E un véhicule « dynamique, mais pas une sportive ». Pour cela, il faudra attendre le Mach-E GT et ses 487 ch en fin d’année. Mais déjà, cette version « grande autonomie » essayée est sans aucun doute l’une des électriques les plus agréables à conduire, où l’on retrouve un certain feeling loin des sensations aseptisées, déconnectées, malheureusement (quasi-)généralisées sur les voitures électriques. La direction précise et assez communicative et la prise de roulis parfaitement maîtrisée rendent le crossover particulièrement stable en courbes. Et en conjuguant cela à l’explosivité du moteur électrique et à la motricité exemplaire en toutes circonstances, cela donne un crossover que l’on prend véritablement plaisir à conduire. Les sensations sont naturelles, presque identiques à celles d’une voiture thermique ! Et pour que les habitudes ne soient pas chamboulées – ou presque – il est même possible d’ajouter une sonorité artificielle de moteur thermique diffusée via les haut-parleurs pour accompagner les montées en régime.

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De quoi voir venir…

La gamme du Mustang Mach-E s’articule autour de trois puissances et de deux capacités de batterie. L’offre la plus modeste débute à 269 ch avec une batterie de 76 kWh (68 kWh exploitables) et promet 440 km d’autonomie. La même puissance délivrée par 2 moteurs via les 4 roues motrices voit son autonomie réduite à 400 km. Vient ensuite la batterie de 99 kWh (88 kWh nets) qui peut assurer jusqu’à 610 km lorsqu’elle est conjuguée au moteur unique de 294 ch, ou 540 km en optant pour la double motorisation d’une puissance totale de 351 ch et la transmission intégrale. Avec cette dernière configuration, nous avons relevé une moyenne de 22 kWh/100km lors de notre essai en usage mixte et avec une conduite plutôt sportive. De quoi laisser présager de plus de 400 km en réalité dans le cadre d’un usage plus « sage » du véhicule. Avec cette batterie, Ford autorise également des charges en courant continu à haute puissance, jusqu’à 150 kW. De quoi récupérer selon le constructeur 91 km toutes les 10 minutes de charge. Les longs trajets sont donc tout à fait envisageables. Reste que si le prix de base de 48.000€ est déjà coquet mais en rapport avec les prestations et l’équipement, opter pour la grande batterie réclamera une rallonge financière de plus de 8.000€.