ESSAI Subaru Impreza: le retour de l’enfant prodige?

Après avoir disparu des concessions Subaru européennes pour laisser le champ libre à ses variantes plus délurées XV et WRX, l'Impreza fait son retour au catalogue dans sa forme la plus sage. Mais parce qu'elle porte le blason Subaru, la nouvelle venue reste une compacte à la saveur particulière !

Publié le 19 décembre 2017
Temps de lecture : 6 min

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Petit poucet sur notre marché avec 500 voitures vendues bon an mal an, Subaru reste un acteur d’envergure au niveau mondial, écoulant les deux tiers de son million de véhicules produits annuellement sur le marché américain. Rien d'étonnant donc à ce que le constructeur ne fasse pas plus d'efforts pour adapter ses modèles à nos désidératas de «vieux grincheux» européens, en matière de motorisations diesel, de réduction de cylindrée ou de boîte manuelle notamment. Mais maintenant que l'Europe semble en avoir fini avec ses caprices de moteurs diesels et que la « boitoto » fait son chemin, il ne coûte pas très cher à la marque de laisser l'Impreza retenter sa chance dans nos contrées. C'est donc ce qu'elle fait…

Généreuse mais pas souriante

Toute nouvelle, cette Impreza cinquième du nom reprend l'allure cinq portes de ses devancières. Les traits sont toutefois moins torturés que par le passé, et la ligne de la nouvelle mouture affiche une belle homogénéité empreinte d'un certain dynamisme grâce à des angles plus marqués. Certes elle ne fait pas tourner les têtes sur son passage, mais elle se fond à merveille dans la circulation.


Il en est de même à bord. Chaque commande est à sa place et l'ergonomie est au rendez-vous, mais l'ambiance reste austère. Et certains plastiques résonnent un peu trop creux pour que l'impression de qualité soit vraiment irréprochable. On ne pourra en revanche pas reprocher à l'Impreza de ne pas se montrer généreuse, tant sur le plan de l'espace que sur celui de l'équipement. Quatre adultes de taille respectable et un enfant pourront envisager sans crainte les longs trajets à bord, et les bagages trouveront place dans les 385 litres offerts par le coffre. Une contenance dans la moyenne du segment, qui aurait mérité de disposer d'un plancher repositionnable sur deux niveaux, histoire d'offrir un seuil de chargement et un plancher plat banquette rabattue. Côté dotation, la finition de base « Pure » intègre déjà la climatisation automatique, le capteur de luminosité, l’installation multimédia avec connectivité Apple CarPlay et Android Auto ou encore l’EyeSight, qui gère l’aide au freinage d’urgence et l’aide au maintien de voie. Tout cela pour un tarif de 21.495 euros. Rien à redire !

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Moteur à plat

A ce tarif, le conducteur profite en outre d'une compacte dotée d'une transmission intégrale, marque de fabrique de Subaru. Une caractéristique qui justifie le succès de la marque dans les régions aux climats hivernaux plus marqués. Chez nous en revanche, ce choix technique et le poids qu’il ajoute (total : 1.358 kg) influent surtout négativement sur la consommation (6,2l/100 km et 140g CO2/km) du moteur 1.6 essence, seule mécanique proposée. Le constructeur japonais a en effet décidé de continuer à faire confiance à un moteur atmosphérique quatre cylindres à plat – autre caractéristique des modèles Subaru – au moment de donner une nouvelle chance à sa compacte. Ce 1.6 de 114 chevaux fait donc presque figure de dernier des Mohicans dans le paysage hautement turbocompressé du segment. Sans démériter à la tâche, il ne peut masquer sa puissance limitée, d'autant qu'elle est à aller chercher très haut dans les tours (6.200 tr/min), absence de suralimentation oblige. Même chose pour le couple, limité à 150 Nm, eux-aussi plutôt haut perchés, à 3.600 tr/min. Les performances sont donc limitées : 12,4 secondes pour le 0 à 100 km/h et 180 km/h maxi.


Cela ne pose aucun problème en conduite coulée, mais il conviendra d'en tenir compte et d'attendre d'avoir une belle portion dégagée au moment d'effectuer un dépassement. L'anticipation d'une telle manœuvre sera d'autant plus importante que la seule boîte de vitesses proposée sur l'Impreza est une CVT. Bien qu'elle figure sans conteste parmi les meilleures de son espèce, notamment parce que les ingénieurs l'ont conçue avec sept rapports fictifs qui rapprochent son fonctionnement de celui d'une boîte automatique classique, elle ne peut en revendiquer l'agrément ni la réactivité. Vous l'aurez compris, ces choix mécaniques positionnent donc l'Impreza à des lieues de l'image du missile bleu et jaune de Colin McRae qui reviendra inévitablement en tête aux plus de 30 ans à l'évocation du nom du modèle.

Excellente base

Et c'est bien dommage, tant les ingénieurs se sont donnés du mal pour concevoir un châssis aux petits oignons, insistant notamment sur le travail effectué sur la consistance de la direction lors de la conférence de presse. Nous restions néanmoins un peu dubitatifs lorsqu'on connaît la légèreté des directions japonaises. Mais dès l'apparition des premières courbes, nos doutes s'estompent : cette direction s'avère très bien calibrée, précise sans se faire trop lourde, ferme sans être « collante »… Bref, elle seconde parfaitement l'amortissement et la rigidité du châssis.


Cette Impreza se montre donc particulièrement dynamique dans son comportement et ses réactions, tout en conservant un confort de haut niveau. Les suspensions parviennent en effet à concilier les deux avec beaucoup de brio : la prise de roulis est réduite de 50% par rapport au modèle précédent, et les irrégularités du bitume sont absorbées sans secouer les occupants. Cela, sans recourir à différents modes de conduite plus ou moins artificiels comme peuvent le faire certaines – si pas la plupart – de ses concurrentes. De l'excellent travail, qui aurait donc mérité un moteur un peu plus musclé pour lui faire vraiment honneur. Une chose que l'on nous promet dans les mois à venir… au même titre qu'une nouvelle déclinaison WRX. Patience !

Conclusion

La nouvelle Impreza séduira les bons pères de famille grâce à son rapport prix/équipement et le sentiment de sécurité que procure son châssis remarquable. Dommage qu'il faille pour cela composer avec une boîte CVT et un moteur un peu « juste ».

+

Rapport prix/équipement

Châssis et direction remarquables

Habitabilité dans la norme

Quatre roues motrices sécurisantes

Boîte CVT obligatoire

Moteur sans punch

Habitacle austère

L’Impreza en quelques chiffres

Moteur : quatre cylindres à plat, essence, 1.600cc; 114ch à 6.200tr/min; 150Nm 3.600tr/min

Transmission : aux quatre roues

Boîte : à variation continue

L/l/h (mm) : 4.460/1.775/1.480

Poids à vide (kg) : 1.358

Volume du coffre (l) : 385

Réservoir (l) : 50

0 à 100 km/h (sec.) : 12,4

Prix : 21.495 € TVAC

Puissance : 114 ch

Vitesse maxi : 180 km/h

Cons. mixte : 6,2 l/100km

CO2 : 140 g/km

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Par Nicolas Morlet Journaliste freelance

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