Si les précédentes Tesla, Model S et Model Y surtout, et même Model 3 dans une certaine mesure, avaient l’avantage d’arriver dans des segments vierges, ce n’est plus du tout le cas de ce Model Y.
Enfin débarqué chez nous près de deux ans après sa présentation, il devra affronter une concurrence plutôt féroce dans le monde des électriques familiales, composée des Skoda Enyaq, VW ID.4, Hyundai Ioniq 5, mais aussi Audi Q4 e-tron, BMW iX3 ou encore l’imminent Mercedes EQB pour n’en citer que quelques-uns.
Model 3²
La tâche s’annonce donc d’autant plus ardue que l’Américain n’apporte rien de neuf. Il n’est ni plus ni moins qu’une version surélevée de la Model 3, dont il reprend à peu près tout, adapté aux nouvelles proportions.
Le principal avantage du nouveau venu est de disposer d’un hayon arrière à large ouverture – bien plus pratique que la malle de la Model 3 –, donnant sur un coffre de belle contenance, bien suffisant pour les besoins d’une famille, mais dont Tesla ne communique toutefois pas le volume exact. Il est en outre extensible via une banquette rabattable en 3 parties qui libère un plancher de chargement plat.
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L’habitabilité générale est d’ailleurs très correcte, notamment aux places arrière, et l’habitacle est baigné de lumière par un immense toit panoramique (malheureusement fixe) qui court du montant de pare-brise à la traverse de hayon.
Trop d’épuration, tue l’épuration
Pour le reste, chacun se fera son avis sur cet habitacle épuré à l’extrême, dont la qualité, bien qu’en hausse, reste en-deçà des modèles cités plus haut. Bien sûr, les seules commandes physiques se trouvent sur les accoudoirs (lève-vitres) et le volant, tout le reste passant par l’écran central.
Si cette manie de devoir jongler sans-cesse entre les menus pour la moindre fonction gangrène désormais toute la production automobile, elle est ici poussée à l’extrême, quitte à ce que cela en devienne débile : même l’ouverture de la boîte à gant nécessite d’y avoir recours !
Reconnaissons toutefois à Tesla une ergonomie claire et lisible, sans fioriture. Et signalons aussi la présence d’un « coffre à jouet » qui donne accès à une multitude de fonctions aussi inutiles qu’amusantes, comme des klaxons personnalisés (à l’arrêt), un mode Noël (avec clochettes pour le bruit des clignotants) ou encore une animation « feu de bois » pour créer une ambiance cosy et tenter une approche avec votre « date ».
Efficace et efficient
Sur la route, ce Model Y est dans la lignée des autres modèles, avec un amortissement assez ferme sans être inconfortable, et un comportement routier sain et neutre. Les accélérations que la marque aime mettre en avant sont toujours musclées et efficaces, mais avec 5 secondes pour passer de 0 à 100 km/h sur notre version d’essai Grande Autonomie, le petit SUV est toutefois… le moins performant de la gamme !
Et sur le plan de la consommation, Tesla n’a pas encore trouvé son maitre. Lors de notre essai en territoire flamand (sans relief et à vitesse mesurée donc), nous avons relevé une moyenne de 15,7 kWh/100km, quand le constructeur annonce 14,4 kWh/100km. Une excellente valeur pour un SUV compact, qui permettra de rouler près de 450 km sans charger (507 km WLTP) ! Et au moment de la charge, Tesla conserve l’avantage de son réseau efficace de Supercharger, et vous indiquera automatiquement les lieux de charge à sélectionner pour optimiser votre temps de parcours en cas de long trajet.
Déception de l’Autopilot
Evidemment, nous avons voulu tester l’Autopilot, le système de conduite semi-autonome tant vanté par Tesla. Et disons-le, il nous a déçu. Non que dans l’absolu il ne fonctionne pas correctement, mais les systèmes similaires proposés par certains constructeurs allemands semblent aujourd’hui plus aboutis, notamment dans la progressivité des changements de rythme et de voie de circulation, ou encore lorsque la route s’élargit de une à deux voies.
De même les changements de limite de vitesse sont uniquement basés sur la cartographie, et pas sur la reconnaissance des panneaux routiers. Et comme la cartographie de notre voiture d’essai n’était pas à jour, cela posait quelques soucis, également pour la navigation. Plus embêtant, le système est censé être capable de reconnaitre lorsque les feux de circulation sont au rouge (et s’arrêter le cas échéant). Sauf que durant notre essai, sans doute à cause d’un reflet du soleil mal placé, il nous a indiqué que le feu était vert alors qu’il ne l’était pas ! Ce qui est terriblement dangereux, même si la voiture ralentit et attend une intervention du conducteur sur la pédale d’accélérateur pour continuer sa route. Mais pour l’autonomie complète, on repassera !
D’autant qu’aux 63.000€ réclamés pour cette version Grande Autonomie (70.000€ pour la Performance), il faudra consentir à une rallonge de 3.800€ pour en profiter.
Conclusion
D’un point de vue purement « produit », le Model Y n’est plus pionnier comme l’étaient les autres Tesla, et se fait même dépasser sur de nombreux points (coffre, aspects pratiques, aides à la conduite…). Son efficacité énergétique reste en revanche très bonne, et son côté technologique aura toujours ses adeptes… et surtout ses détracteurs.
La Tesla Model Y Grande Autonomie : fiche technique
Moteur : Electrique, 351ch
Transmission : aux quatre roues
Boîte : automatique monorapport
L/l/H (mm) : 4.750/2.129/1.624
Poids à vide (kg) : 2.003
Volume du coffre (l): >500
Batterie(kWh) : 77
Autonomie (km) : 507
0 à 100 km/h (sec.) : 5
Prix : 63.000€ TVAC
Puissance : 351 ch
Vitesse maxi : 217 km/h
Conso mixte : 14,4 kWh/100km
Autonomie (WLTP) : 507 km
- Autonomie/consommation
- Habitabilité/coffre
- Réseau de Superchargers
- Autopilot/aides à la conduite dangereux
- Qualité de fabrication toujours en retrait
- Tout à l’écran poussé à l’extrême insupportable
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