Lorsqu’on parle de sécurité routière, plusieurs données semblent essentielles pour dresser un bilan et prendre les mesures qui s’imposent. Il y a en effet le nombre d’accidents, mais surtout le nombre de décès ainsi que les accidents entraînant des blessures graves. Ce dernier paramètre est important, car en Belgique, on estime qu’il y a six fois plus de blessés graves que de morts. C’est donc cette catégorie qui donne la mesure la plus représentative des dangers liés à la circulation.
L’institut de sécurité routière VIAS s’est toutefois penché sur la question récemment et il apparaît que les données communiquées par la police et qui constituent le fondement des actions de sensibilisation et sur le terrain seraient lacunaires. Autrement dit, elles ne rendraient pas compte de la réalité.
Via les hôpitaux
Pour consolider les informations, VIAS s’est adressé aux hôpitaux qui tiennent naturellement une comptabilité précise des patients qui les sollicitent. Et il apparaît qu’en 2019, le nombre de blessés de la route hospitalisés aurait été quatre fois plus élevé que dans les données policières. Selon la police, le nombre de blessés hospitalisés aurait diminué de 44% entre 2005 et 2019. Mais ce n’est pas l’avis de VIAS qui relève que, selon les nouveaux calculs, ce volume n’aurait diminué que de 21%, soit 14.500 cas en 2019 contre 18.000 en 2005.
Par personnes blessées gravement, on entend ceux qui ont au moins passé une nuit à l’hôpital. Et manifestement, la catégorie qui est la plus passée sous silence, c’est celle des cyclistes. Selon VIAS, il y aurait en fait eu 7 fois plus de cyclistes blessés gravement en 2019 que dans les données policières. Ce qui fait évidemment une sacrée différence. Et comme pour enfoncer le clou, il y avait aussi six fois plus de personnes âgées (+65 ans) et 5 fois plus de mineurs concernés.
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Combiner les sources ?
Cette étude montre en tous cas que les données policières sont, si pas fausses, au moins fortement incomplètes. Il conviendrait donc de combiner les sources d’informations et de les croiser pour obtenir un reflet plus fidèle de la réalité. Car les statistiques sont évidemment un puissant moteur des mesures prises par les autorités pour améliorer la sécurité routière, que ce soit en prévention, en actions coup de poing ou en aménagement du territoire.
VIAS reconnaît toutefois que les hôpitaux ne collectent pas les données relatives aux conditions de l’accident. Il y aurait donc encore un travail de fond à mener pour alimenter la réflexion, peut-être directement chez les victimes ou les personnes impliquées.
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